L’établissement offre plusieurs types de soins médicaux, tous sous un même toit – et pendant le même rendez-vous. En savoir plus sur le modèle de traitement unique.
Un trio de spécialistes de la médecine du Michigan a créé une nouvelle clinique pour aider les personnes atteintes d’une maladie du foie qui ont du mal à arrêter de boire.
Le Michigan Alcohol Improvement Network (MAIN) adopte une approche progressive pour traiter les patients atteints d’une maladie hépatique liée à l’alcool. La clinique multidisciplinaire offre des soins du foie, des traitements de la toxicomanie et des soins psychiatriques en un seul rendez-vous.
«Il faut vraiment avoir une approche holistique», explique Jessica Mellinger, M.D., spécialisée en hépatologie de transplantation, gastro-entérologie et médecine interne.
Elle a fondé la clinique avec G. Scott Winder, M.D., psychiatre, et Anne Fernandez, Ph.D., psychologue en toxicomanie.
«Les patients atteints du foie ont beaucoup de choses à faire», explique Winder. «Nous voulons prendre soin des patients dans leur ensemble plutôt que de prendre soin de tel organe ou tel organe ou de les envoyer dans tel programme ou tel programme.»
Les effets étendus de l'alcool
Lors du développement de la clinique, les prestataires de médecine du Michigan se sont penchés sur le travail passé et les interactions avec les patients. Leurs recherches ont révélé que la moitié des personnes atteintes de cirrhose alcoolique sévère ou d’hépatite alcoolique buvaient encore, même si elles savaient que cela pouvait les tuer.
Et il a constaté que plus de la moitié des patients n’étaient pas au courant de tous les outils disponibles pour les aider à mettre fin à cette habitude.
«Il y a un énorme besoin pour cela», dit Mellinger.
Les maladies du foie liées à l’alcool sont responsables de 3,3 millions de décès par an dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.
L’enquête nationale de 2015 sur la consommation d’alcool a révélé qu’en France environ 5 millions d’adultes souffrent de troubles liés à sa consommation et que les hommes sont plus sujets à l’alcoolisme que les femmes.
L’une des statistiques les plus alarmantes ? Les gros buveurs sont de plus en plus jeunes.
Le Dr Winder peut citer plusieurs cas de patients, âgés de moins de 30 ans, qui mourront certainement à la suite d’une dépendance grave et d’une maladie médicale, à moins qu’ils arrêtent de boire.
«La cirrhose était une maladie que les personnes âgées contractaient», dit-il.
Le rendez-vous
Lorsqu’un patient visite la clinique MAIN, il commence par rencontrer un assistant médical afin de vérifier ses signes vitaux, de faire un check-point sur sa consommation de médicaments et de remplir des enquêtes comportementales pour évaluer sa dépression, son anxiété, son sommeil, sa consommation d’alcool et de drogues et d’autres facteurs.
Un cheminement typique dans cette clinique conduit ensuite ce patient à rencontrer un docteur pendant environ 45 minutes. Ils discutent alors, des symptômes, des médicaments, de la façon dont le foie se rétablit avec l’abstinence d’alcool, d’une éventuelle greffe ou des soins nécessaires concernant le foie et d’autres problématiques médicales.
A l’issue de cette entrevue ce patient est invité à rencontrer un second docteur pour une durée de 45 minutes également afin de discuter de ses antécédents de consommation de substances, de ses antécédents psychiatriques personnels et familiaux, de l’environnement dans lequel il vit (et dans lequel de l’alcool pourrait être présent) et des facteurs de stress auxquels il est confronté.
Enfin le patient est confronté à un dernier spécialiste médical qui l’interroge sur ce qu’il pense de sa consommation d’alcool et sur ses objectifs. Ils explorent ensemble les options de traitement, discutent des goûts et les aversions du patient, et de tous les obstacles au traitement, afin de mettre en place une stratégie d’adaptation constructives.
Plus tard, l’équipe médicale se réunit pour discuter de leurs conclusions et créer un plan de soins personnalisé en fonction de l’état psychologique du patient et du stade de sa maladie hépatique.
L’équipe examine de près comment les médicaments, tels que ceux qui réduisent les envies d’alcool ou réduisent l’insomnie, peuvent être utilisés en tenant compte de leur impact sur le foie. Ils collaborent ensuite avec le patient pour valider le plan de traitement et le suivi proposé.
Les résultats
La collaboration du trio est couronnée de succès, beaucoup de leurs collègues du corps médical ont approuvé et encouragé leur démarche et n’ont pas hésité à leur manifester leur soutien arguant qu’ils connaissaient tous eux même des êtres chers qui auraient eu besoin de ce traitement « corps-esprit » et qui ne l’ont pas toujours eu.
«Nous avons entendu des gens de tous les niveaux – administrateurs, médecins, infirmières – offrir leur soutien et leurs encouragements, et cela ne se produit pas toujours dans la profession des soins de santé», dit Winder.
Cette clinique est une bouffée d’air frais pour les personnes atteintes d’une maladie du foie.
«En se concentrant avec compassion sur un patient à la fois, cette personne comprend qu’elle aura tout notre soutient pour l’aider à guérir.»
Cet article possède comme source le Michigan Medicine health blog. Et plus particulièrement l’article intitulé « New Clinic Promotes Shared Care to Treat Alcohol-Related Liver Disease » écrit par RENE WISELY.