Un paramètre manquant dans les essais cliniques sur le cancer: la diversité de la population

Le cancer affecte tout le monde, peu importe leur origine. Pourtant, les essais cliniques sur le cancer – des études de recherche conçues pour tester l’innocuité et l’efficacité de nouveaux traitements potentiels – ne représentent pas toujours l’ensemble de la population. Il n'y a pas assez de participants aux essais cliniques, ce déficit en matière de diversification des patrimoines génériques des candidats peut affecter les traitements et par conséquence la guérison de certaines maladies chez tous les patients, peu importe leur sexe, leur race ou leur origine ethnique. « Lorsque nous étudions certaines conditions, certains cancers, et que nous n’utilisons qu’une seule population, nous en apprenons beaucoup sur cette population », explique John M. Carethers, MD, président de la médecine interne à Michigan Medicine, « mais cela ne dit rien sur les autres populations. » Pour que les essais cliniques soient les plus efficaces, la diversité est essentielle. Certains types de cancer sont plus fréquents chez les Noirs ou les Hispaniques; certains cancers se comportent différemment chez les jeunes par rapport aux personnes âgées. L’augmentation du nombre de personnes impliquées signifie que les chercheurs pourraient mieux comprendre la meilleure façon d’aider tout le monde. Certains essais cliniques impliquent de comparer deux types de traitement ou d’essayer une nouvelle utilisation d’un médicament déjà approuvé pour un cancer différent. D’autres impliquent des médicaments qui sont administrés à des personnes pour la première fois après des tests de laboratoire rigoureux. Chaque méthode peut aider les chercheurs à déterminer si un médicament fonctionne plus efficacement que les traitements standard actuels.

Les minorités pourraient avoir des préoccupations particulières à la lumière de l’expérience de Tuskegee sur la syphilis, une étude financée par le gouvernement fédéral en Amérique – et très contraire à l’éthique – qui, pendant 40 ans, n’a fait que constater l'évolution de la maladie chez des centaines d’hommes noirs atteints de syphilis malgré la disponibilité d'un traitement. De tels actes répréhensibles, soulignent les cliniciens, appartiennent au passé: «Tout le monde veut être guéri de sa maladie», explique le Dr Pierce. «Les essais cliniques donnent à chacun des chances égales d'y parvenir.» Aujourd'hui, se renseigner auprès de spécialistes sur la possibilité de participer à des essais peut vraiment en valoir la peine.