Vapoter ou ne pas vapoter ?

Les inconvénients des e-cigarettes ont récemment fait leur apparition: plusieurs adolescents et adultes ont été hospitalisés pour des lésions pulmonaires graves suspectées par les médecins d’être liées au vapotage. En fait, en août, le premier décès d’une mystérieuse maladie pulmonaire - peut-être liée au vapotage - a incité les "Centers for Disease Control and Prevention" à travailler avec les services de santé locaux pour enquêter sur la maladie liée à la vape. Une e-cigarette est un système de distribution de nicotine alimenté par batterie, ce qui inquiète Wassim Walid Labaki, MD, pneumologue, et crée une dépendances à la nicotine. La cartouche, remplie de liquide contenant de la nicotine et des arômes, possède un atomiseur qui chauffe le liquide, créant une vapeur lorsque le fumeur inhale. Les appareils Pod Mod sont un type de cigarette électronique avec des cartouches remplaçables qui sont populaires parmi les adolescents en raison de leur petite taille, de leur portabilité et de leur utilisation facile. D’autres caractéristiques de vapotage attrayantes incluent le fait que les cigarettes électroniques n’impliquent pas la combustion de tabac comme les cigarettes traditionnelles, donc elles ne génèrent pas de produits de combustion nocifs comme le goudron et le monoxyde de carbone. Et par rapport aux cigarettes traditionnelles, elles contiennent également des niveaux inférieurs de composés cancérigènes. Cependant, les chercheurs ont découvert que le liquide utilisé dans les cigarettes électroniques, lorsqu’il est chauffé, réagit pour former des produits chimiques irritants appelés acétals. Les acétals sont formés d’alcool et d’aldéhydes, qui sont utilisés pour aromatiser et parfumer les aliments et autres produits commerciaux. Bien que beaucoup soient considérés comme sûrs, leur inhalation à ce niveau pourrait être préoccupante et provoquer une irritation des voies respiratoires, provoquant une réponse inflammatoire du système respiratoire. Étant donné que le vapotage est une tendance relativement nouvelle, il n’existe aucune donnée concernant la nature ou la gravité des effets à long terme sur la santé de l’utilisation de la cigarette électronique. Selon Labaki, les cigarettes électroniques ont été introduites pour la première fois aux États-Unis en 2006 et il faut souvent de nombreuses années, voire des décennies, pour que des maladies telles que les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires chroniques et le cancer se développent. Cependant, une utilisation à court terme peut entraîner des symptômes respiratoires comme une toux chronique et une production de mucus. Les cigarettes électroniques peuvent également exploser, ce qui peut provoquer des brûlures importantes ou même des fractures. Fait troublant: Labaki dit que les études montrent que les personnes qui fument des cigarettes électroniques sont plus susceptibles de commencer à fumer des cigarettes traditionnelles que celles qui ne le font pas. Cela affecte particulièrement les adolescents et les jeunes adultes et pourrait être lié au développement d’une dépendance à la nicotine pour ceux qui vapotent. «Ces tendances me préoccupent beaucoup, surtout en raison de la jeunesse de ces personnes, car les effets du tabagisme sur votre santé sont préjudiciables», explique Labaki.

Mais que se passe-t-il si la cigarette électronique est utilisée comme moyen d’arrêter de fumer des cigarettes traditionnelles? Peuvent-elles être bénéfiques? Si elles le sont, sont-elles toujours déconseillées? Labaki dit que la réponse pourrait être un peu plus compliquée que oui ou non, mais que le fait demeure que les cigarettes électroniques ne sont actuellement pas approuvées par la FDA pour arrêter de fumer. «Le rôle des e-cigarettes pour aider à arrêter de fumer des cigarettes traditionnelles n’est pas clair», explique Labaki. «À ce jour, il y a eu des résultats contradictoires dans les essais cliniques et les études.» Labaki affirme que les thérapies de remplacement de la nicotine approuvées par la FDA telles que les patchs cutanés, les chewing-gums, les pastilles, les vaporisateurs nasaux, les inhalateurs oraux et les médicaments oraux comme Chantix ou Zyban, devraient être les thérapies de première ligne pour arrêter de fumer. Ils devraient idéalement être utilisés en conjonction avec un programme de conseil en matière de sevrage tabagique. «Dans les cas où ces thérapies de première ligne ont échoué de façon constante chez ceux qui tentent d’arrêter de fumer, les cigarettes électroniques pourraient être essayées tant que l’utilisateur comprend que l’efficacité et la sécurité de ces appareils doivent encore être pleinement établies», explique Labaki.