Un pic des infections à l’hépatite C est directement lié à l’augmentation de la dépendance aux opioïdes, ce qui expose les personnes vulnérables à un risque élevé de contracter le virus mortel.
L’épidémie d’opioïdes fait 91 morts chaque jour aux États-Unis et inquiète sévèrement en France l’ANSM (Agence National de Sécurité du Médicament),et ce sont en particulier les jeunes adultes qui sont victimes de ce phénomène.
L’épidémie a également catapulté une forme de maladie du foie sous les projecteurs: les nouveaux cas d’hépatite C ont presque triplé entre 2010 et 2015, selon les « Centers for Disease Control and Prevention » en Amérique.
L’utilisation croissante des opioïdes, une classe de médicaments utilisés pour réduire la douleur, est à blâmer. Ces médicaments comprennent des médicaments sur ordonnance tels que l’OxyContin, la Vicodine, la morphine et le fentanyl, ainsi que sa forme illégale, l’héroïne.
Les CDC (Centers for Disease Control) ont découvert que les personnes qui les utilisent sont celles qui ont le plus de risques de contracter une infection aiguë de l’hépatite C.
«Nous voyons au moins un ou deux patients par mois arriver dans notre hôpital avec une infection aiguë de l’hépatite C, et ce sont souvent des jeunes qui utilisent et expérimentent des drogues illicites», explique le spécialiste du foie Robert Fontana, professeur de médecine et directeur médical du programme de transplantation hépatique du « Michigan Medicine ».
Hépatite C et consommation de drogues: un problème mortel
L’hépatite C est un virus qui endommage le foie et qui, sans traitement, peut entraîner une insuffisance hépatique et un cancer du foie. C’est actuellement la maladie infectieuse la plus meurtrière aux États-Unis, tuant 20000 personnes en 2015.
Il se propage lorsque les gens partagent du sang, notamment en échangeant des aiguilles infectées ou d’autres accessoires pour s’injecter des drogues comme l’héroïne, pendant les rapports sexuels et pendant l’accouchement.
Bien qu’il n’y ait pas de vaccin préventif, les médecins-chercheurs ont trouvé un remède médicamenteux efficace dans jusqu’à 95% des cas d’hépatite C. Avec ces médicaments antiviraux efficaces mais coûteux, les médecins pensaient qu’ils étaient près à éradiquer un virus qui affecte plusieurs millions de personnes en Amérique du nord et en Europe.
Mais l’épidémie d’opioïdes a contré une grande partie de ces progrès et les infections de l’hépatite C se sont développées.
Sensibilisation et action
Ironiquement, les patients présentant des symptômes immédiats peuvent être les plus chanceux, suggère le Dr Fontana.
Étant donné que l’hépatite C est souvent asymptomatique, les gens peuvent la contracter pendant des décennies jusqu’à ce qu’un autre problème de santé déclenche un test de dépistage sanguin. Mais les dommages au foie et la cirrhose peuvent s’être déjà amplement installés à ce stade.
Pour s’attaquer au problème, il faut donc des mesures préventives et réactives.
« Si nous recevons des patients nouvellement infectés au début, nous pouvons travailler sur les troubles liés à la consommation de substances qui ont causé cette grave maladie du foie », explique le Dr Fontana.
« Plus important encore, nous voulons faire connaître les dangers de la consommation de drogues illicites – y compris les surdoses et l’acquisition d’infections comme l’hépatite C, l’hépatite B et le VIH – qui peuvent entraîner une multitude de problèmes de santé. »
Cet article possède comme source le Michigan Medicine health blog. Et plus particulièrement l’article intitulé « Why Are Hep C Infections Skyrocketing? Opioid Abuse to Blame » écrit par RENE WISELY.